Fortes chaleurs : les mesures de prévention à mettre en place par l’employeur

Le coup de chaleur est relativement rare mais il est mortel de 15 à 25% des cas. Or s’il survient sur le lieu de travail, la responsabilité de l’employeur peut être engagée s’il n’a pas pris les mesures de prévention nécessaires.

Voici quelles sont ces mesures, telles qu’elles sont préconisées par le ministère du travail :

MESURES GÉNÉRALES

  • Prendre en compte et retranscrire dans le « document unique d’évaluation des risques » les risques liés aux ambiances thermiques et adopter les mesures de prévention permettant d’assurer la santé et la sécurité des salariés ;
  • Renouveler l’air de façon à éviter les élévations exagérées de température dans les locaux de travail fermés ;
  • Mettre à disposition de l’eau potable et fraîche ;
  • Fournir aux salariés des moyens de protection et/ou de rafraîchissement contre les fortes chaleurs (ventilateurs, etc.).

MESURES QUI S’APPLIQUENT AU SECTEUR DU BTP

  • Mettre à la disposition des travailleurs un local de repos adapté aux conditions climatiques ou aménager le chantier de manière à permettre l’organisation de pauses dans des conditions de sécurité équivalentes ;
  • Mettre à disposition des travailleurs 3 litres d’eau potable et fraîche au minimum par jour et par salarié ;
  • S’assurer que le port des protections individuelles et les équipements de protection des engins sont compatibles avec les fortes chaleurs ;
  • Prendre les mesures organisationnelles adéquates pour que les travaux se fassent sans exposer les salariés.

MESURES QUI S’APPLIQUENT AU SECTEUR AGRICOLE

Les travailleurs agricoles, qu’ils soient employés à l’extérieur, en plein soleil, dans un hangar ou sous serre, sont plus particulièrement exposés à la chaleur. Pour prévenir les risques, il faut :

  • Réduire l’exposition autant que faire se peut : travailler aux heures les moins chaudes, disposer de zones ombragées ou d’abris aménagés, alterner les tâches, faire des pauses fréquentes ;
  • Mettre à disposition de l’eau potable tempérée en quantité suffisante ;
  • Réduire les cadences et les travaux les plus physiques ;
  • Utiliser des véhicules ou des automoteurs climatisés, des aides à la manutention ;
  • Porter des EPI et des vêtements de travail adaptés, des lunettes de soleil, utiliser de la crème solaire…

MESURES À APPLIQUER EN CAS D’ALERTE « VIGILANCE ROUGE » PAR MÉTÉO FRANCE

Procéder à une réévaluation quotidienne des risques encourus par chacun des salariés, en fonction :

  • de la température et de son évolution en cours de journée ;
  • de la nature des travaux devant être effectués, notamment en plein air ou dans des ambiances thermiques présentant déjà des températures élevées, ou comportant une charge physique ;
  • de l’âge et de l’état de santé des travailleurs.

En fonction de cette réévaluation des risques, l’employeur doit :

  • Ajuster l’aménagement de la charge de travail, des horaires et plus généralement de l’organisation du travail pour garantir la santé et la sécurité des travailleurs pendant toute la durée de la période de vigilance rouge. Une attention particulière doit être portée aux femmes enceintes, aux personnes souffrant de pathologies chroniques ou en situation de handicap, etc.
  • Décider de l’arrêt des travaux si l’évaluation fait apparaître que les mesures prises sont insuffisantes, notamment pour les travaux accomplis à une température très élevée et comportant une charge physique importante, par exemple travaux d’isolation en toiture ou de couverture, manutention répétée de charges lourdes.

COMMENT RECONNAÎTRE UN COUP DE CHALEUR ?

Le coup de chaleur peut survenir en cas d’exposition prolongée à des températures élevées, souvent associée à un effort physique modéré à intense, y compris pour des individus jeunes et en bonne santé. Il s’agit d’une urgence vitale, relativement rare mais mortelle dans 15 à 25 % des cas.
Les signes d’alerte sont une température corporelle supérieure à 39° C, un pouls et une respiration rapides, des maux de tête, des nausées, des vomissements, une peau sèche, rouge et chaude, un comportement étrange pouvant aller jusqu’au délire, une perte de connaissance.
Les premiers gestes de secours à appliquer sont d’appeler les secours (en composant le 15 ou le 112), faire cesser toute activité à la personne, la rafraîchir en la transportant à l’ombre ou dans un endroit frais, lui asperger le corps d’eau et lui donner de l’eau.

LES DROITS DES SALARIÉS EN CAS DE FORTES CHALEURS

Le code du travail ne contient aucune disposition autorisant les salariés à ne pas venir travailler lorsque les températures sont trop élevées.
Par contre, le salarié est en droit de saisir les services de l’inspection du travail s’il estime que l’employeur ne prend pas les mesures de prévention ou de protection suffisantes.
En outre, il est en droit de se retirer immédiatement de toute situation de travail dont il a un motif raisonnable de penser qu’elle présente un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé. C’est le fameux « droit de retrait » prévu par l’article L4131-1 du Code du travail -, et dans ce cas, l’employeur ne peut pas lui de demander reprendre son activité tant que que le danger n’est pas écarté.


Source : Ministère du travail

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